Face au réchauffement climatique et ses conséquences sur la production de vins, le monde viticole doit s’adapter.
Au sein du vignoble de Saint Mont, les viticulteurs ont pris le problème à bras-le-corps et se sont lancés, depuis quelques années, dans un travail minutieux d’anticipation pour préparer l’avenir.
Le conservatoire ampélographique de Saint Mont est le berceau de cet avenir. Il regroupe 37 cépages autochtones qui font l’objet d’une attention toute particulière pour préserver la diversité des cépages de son territoire. Mais, les observations et études menées montrent que certaines de ces variétés pourraient être performantes sous le climat futur. C’est notamment le cas du Tardif – un cépage qui apporte des arômes épicés et poivrés au vin –, réhabilité puis introduit en 2002 au conservatoire pour son fort potentiel à répondre, entre autres, aux évolutions climatiques. Depuis, quelques 3 000 pieds ont été plantés au sein d’une parcelle dédiée : une renaissance qui pourrait garantir l’avenir viticole de la région.
Car si la production viticole est généralement très sensible aux changements de température et aux intempéries, ce cépage autochtone, longtemps considéré par certains comme une “vieillerie” inutilisable et désormais inscrit au Catalogue officiel, regorge de précieux atouts. Avec un développement végétatif plus lent, un besoin plus important de chaleur, une faible sensibilité aux périodes de gel, il atteint sa maturité optimale au mois d’octobre ce qui permet de maintenir la maturation en dehors des périodes de fortes chaleurs.
Les effets du changement climatique
La mobilisation sans faille des vignerons de Saint Mont à préserver et défendre les cépages anciens, et mettant en œuvre d’importants moyens pour préserver la diversité du Piémont Pyrénéen, porte ses fruits. Avec des prévisions d’augmentation des températures à l’horizon 2050 de 2°C, et conscients des répercussions du changement climatique à la fois sur les conditions de production des vins, sur leurs caractères aromatiques, sur l’augmentation du degré alcoolique et sur l’évolution du rendement, ils ont su faire preuve de détermination et d’anticipation en travaillant un matériel végétal adapté. La compréhension de ces variétés minoritaires ainsi que l’adaptation des pratiques viticoles pourraient prévenir la disparition de certains vignobles.